08h27
Cher Blog, Cher Lecteur,
Premier réveil dans cette chambre d’hôpital. La nuit a été longue, mais pas trop mauvaise. Je me suis réveillé plusieurs fois, j’ai galéré à trouver de bonnes positions pour dormir, mais j’ai tout de même réussi à dormir un nombre d’heure satisfaisant.
Jusqu’ici tout allait bien. Je me suis douché, j’ai pris mon petit-déjeuner (Bircher et tartines de miel, le combo ultime) et bu mon chocolat chaud du matin.
Mais c’est maintenant que je me pose, que je ne fais rien de particulier si ce n’est gribouiller sur un calepin que la réalité me rattrape: je ne vais pas voir mes enfants plus de quelques heures ces prochains jours. Et ça me rend triste. Je réalise qu’entre mes deux hospitalisations, je n’ai pas pris le temps de jouer avec eux, trop omnubilé par mon projet de jeux-vidéo. Ce retour de baton fait mal, très mal. Je suis devenu le mauvais père que je m’étais juré de ne jamais être. Et aujourd’hui, je ne vais pas voir mes enfants de toute la journée. Heureusement, il reste FaceTime pour leur parler brièvement, mais ce n’est pas pareil.
Mon grand va devoir aller à l’école sans pouvoir me dire bonjour, sans un câlin d’au revoir.
J’ai la larme à l’œil en écrivant ces phrases. Mes enfants me manquent. Je sais que c’est pour eux, aussi, que je suis là, pour pouvoir être à nouveau un super papa et plus le papa sur les nerfs qui gueule pour un rien et qui s’énerve tous les jours. Je m’en veux énormément, je m’en veux de leur refaire ce coup là, d’être de nouveau hospitalisé à peine une semaine après être sortit de la première hospitalisation. Si j’étais resté jusqu’au bout, ils n’auraient eu ce chagrin de la séparation qu’une seule fois et là, je leur impose une nouvelle fois cette séparation. C’est difficile. Trop difficile.

11h00
Ce début de journée est rude… Après les larmes ce matin en pensant à mes enfants, je me suis passablement ennuyé… Forcément, c’est le but de cette hospitalisation et les différents thérapeutes n’ont pas encore pu me prendre en charge (ergothérapie, physiothérapie, …).
Heureusement, j’ai tout de même un peu de quoi faire entre mon iPad, mon cahier de coloriage, mon bloc note et mon livre. J’ai donc lu, un peu, et colorié pour passer le temps. J’ai aussi fait quelques minutes de relaxation, non pas que ça m’aie beaucoup aidé.
Je sais de par ma première expérience qu’une fois ma « routine » mise en place, l’hospitalisation passera plus vite… du moins je l’espère.
14h20
Alors que j’écrivais les quelques lignes en dessus, la diététicienne de l’hôpital est venue me chercher pour un court entretiens, histoire de s’assurer que l’alimentation se passe au mieux durant mon séjour, mais aussi pour parler de stratégies pour après ma sortie, afin d’éviter les hyperfalgies comme j’ai pu en avoir ces derniers temps.
Dans la foulée j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec la médecine assistant qui a géré mon admission et donc de faire un léger suivi. J’ai pu bien expliquer mon état, mon ressentiment et mes espoirs envers cette hospitalisation.
Puis est arrivée l’heure de manger. Pour ce midi, c’était poisson avec légumes et féculents. Je me suis bien évidemment régalé.

C’était une portion généreuse et j’ai donc pu manger convenablement et à ma faim. C’était tellement bien remplissant que je me suis ensuite endormi dans ma chambre durant presque 1h30.
Suite à cette sieste, je me retrouve dans un état un peu « dans le gaz » à ne pas trop savoir quoi faire de moi-même. Je me suis dit qu’écrire un peu pour ce Blog allait m’occuper, mais je constate qu’après avoir écrit ces lignes je suis de nouveau dans le même état de « paralysie ». Finalement, et comme lors de ma première hospitalisation, mes journées sont rythmée par les repas et je peux donc dire « plus que 3h30 avant le repas ».
En relisant les quelques lignes d’hier soir sur le jour 0, je constate que je n’ai pas partagé avec toi, Cher Blog, Cher Lecteur, la magnifique vue dont bénéficie ma chambre… je te la montre donc ci-dessous.

18h59
L’après-midi est passée aussi lentement que le matin. J’ai alterné entre coloriage, visionnage de série, lecture et sieste. Chaque fois que je regardais l’énorme horloge accrochée au dessus de la porte, j’avais l’impression de voir les chiffres aller à rebours.
Vers 17h, j’ai finalement aperçu les fameuses biches pensionnaires de l’enclos à côté de l’hôpital. Je me suis donc assis un long moment à regarder par la fenêtre, hésitant même à saisir mon livre et à sortir me poser su un banc.
Finalement, j’ai choisi de rester dedans, le repas étant sur le point d’arriver. Ce soir, c’était tarte au gruyère et aux poires, un mélange audacieux… et qui ne paie pas vraiment. Je reste un peu sur ma faim, la tarte au fromage étant un de mes mets préféré.

Pour finir, au moment de remonter en chambre la Drsse m’a interpellé pour m’indiquer qu’ils allaient augmenter la dose du Valproate et modifier l’autre traitement pour en mettre un plus efficace (la Rispéridone) et moins négatif sur le long terme que l’Olanzapin. Je suis un peu angoissé car la Rispéridone avait causé de grosses sédations du système nerveux central chez moi et j’ai donc peur que cela recommence. Toutefois, le médecin référant semble indiquer que ces effets étaient sûrement dû à l’association entre le Lithium et la Rispéridone et que, dans le contexte actuel, la Rispéridone aurait certainement moins d’effets négatifs sur mon métabolisme que l’Olanzapin.
Voilà qui conclut ce premier jour d’hospitalisation, je vais désormais appeler mes enfants en FaceTime puis m’installer confortablement pour regarder un ou deux épisodes de The Big Bang Theory en attendant l’heure d’aller chercher mon traitement du soir.