Cher Blog, Cher Lecteur,
Après ces 6 jours d’hospitalisation, il est temps pour moi de dresser le bilan sur cette internement.
Début du séjour
Quand je suis arrivé à l’hôpital mercredi 3 septembre aux alentours de 18h30, je n’avais aucune idée de ce dans quoi je mettais les pieds. J’avais juste reçu un appel de ma psychiatre m’informant qu’ils avaient une place pour moi et qu’il fallait que j’y soit pour 18h30.
C’est donc le boule au ventre que j’y suis arrivé, la réputation de cet établissement n’étant pas fameuse. Évidemment, pour bien confirmer cela, ils ont voulu me mettre en chambre double… moi… en chambre double. Même si je comprend la nécessité d’avoir des chambres doubles, il faut savoir aussi composer avec le patient. Dans mon cas, être hospitalisé avec quelqu’un d’autre aurait voulu dire insomnies totales, pas de douches, aucune activité et crainte permanente. Mais est-ce que c’est pas le cas de tout introverti agoraphobe ?
Bref après ce désarroi et après leur avoir expliqué que c’était hors de question, nous sommes rentrés avec ma femme car c’était hors de question pour moi. Ce n’est que vers 21h30, après plusieurs appels qu’ils ont fini par accepter de me placer en chambre seul. J’y suis donc retourné, stressé quand même mais déjà sous l’emprise des médicaments donc un peu apathique.
J’ai rencontré à ce moment là le médecin de garde qui a bien compris la situation et m’a aussi bien expliqué que dans tous les cas j’aurai ma chambre pour me replier et éviter les sources de tensions et de mal-être.
Bref, après toutes ces discussions et promesses, j’ai fini par accepter de rester et c’est ainsi qu’a débuté mon hospitalisation, mercredi 3 septembre aux alentours de 23h00.
Le séjour
Le séjour se passe pas trop mal, le personnel est agréable, de l’agent d’entretien jusqu’au médecin, tout le monde me semble sympathique et à l’écoute.
Mon seul reproche durant le séjour c’est la prise de sang du 8 septembre, où l’infirmier a piqué à trois reprises (une fois sur la main et deux fois dans le poignet) avant de réussir à faire couler mon sang… dans les éprouvettes. Deux jours plus tard, j’ai encore bien mal, surtout sur la main où l’hématome fait presque 5cm de diamètre.
Je rencontre plein de personnels du domaine médical ou social: physiothérapeute, assistante sociale, médecin, infirmiers, infirmières, veilleurs de nuit, veilleuses de nuit, …
Tout le monde semble sympathique, peut-être même un peu trop.
Je croise aussi plusieurs fois les mêmes patients, des bipolaires, des schizophrènes et d’autres dont j’ignore encore la pathologie. Je n’ai pas discuté avec eux, car je n’étais pas là-bas pour me faire des amis… et surtout, parce que mon était léthargique - merci les médicaments - me donnaient juste envie de me poser et d’être tranquille, pas d’écouter Dédé me raconter sa vie.
Les repas à la cafétéria sont la plus grande source de stresse que je rencontre: c’est quoi les horaires des repas déjà? C’est quoi les accompagnements que je peux avoir gratuitement et ceux que je dois payer? Est-ce que je vais trouver une place pour manger en paix ou est-ce que je risque d’avoir un autre patient à proximité de moi.
Comme à mon habitude, je garde toujours le dos aux murs et toutes les sorties/entrées éventuelles dans mon champs de vision. On n’est jamais trop prudent, si?
Tout se passait bien jusqu’à hier après-midi, quand aux environs de 16h00 l’infirmier est venu me voir et m’a annoncé qu’on me transférait en chambre double car un nouveau patient allait arrivé. Mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis directement énervé - au bord des larmes - en lui disant que soit je restait en chambre seul, soit je rentrais à la maison. Face à cet “ultimatum”, il est allé voir le médecin qui est revenu et m’a indiqué que si pour moi la chambre double n’était pas négociable, alors ils allaient procéder à ma sortie, puisque je semblait aller mieux par rapport à notre entretien de vendredi dernier. C’est ainsi que j’ai plié bagage pendant que le médecin préparait une ordonnance pour mes traitements.
Bien évidemment, pendant que j’attendais les ordonnances, on m’a quand même fait défaire l’entier de mon lit et trier les draps et coussin… il me semblait qu’ils avaient un personnel qualifié dont c’est le travail, mais apparemment pas. Ou alors c’est la “punition” de vouloir sortir en avance.
Une fois tout préparé, j’ai quitté l’établissement, énervé, frustré et dans l’incompréhension: comment un patient peut-il avait la priorité sur un autre en terme de choix des chambres… La seule réponse logique qui me vient est que son assurance paie certainement plus cher que la mienne. Après une petite heure d’attente à l’extérieur, à jouer à Pokémon, ma femme est arrivée et j’ai pu rentrer chez moi, retrouver ma femme, mes enfants, mes chats et mon lit taille adulte.
Et maintenant?
Pour moi, la plus grand question subsiste dans le fait de ne pas savoir comment l’avenir va se passer. Est-ce que l’ajustement des traitements a fait l’effet escompté? Est-ce que je suis toujours en phase haute? Est-ce que je suis redescendu à une certaine normalité? Pour répondre à tout ça, il n’y a que des situations et des stimulis externes qui peuvent y répondre. Je verrai donc à ce moment.
Sur le plan médical, je vais continuer à voir ma psychiatre habituel tous les 7 ou 15 jours et entre chaque rendez-vous, j’aurai une infirmière ou un infirmier à domicile, spécialisé en maladie mentale. Cela devrait me permettre d’avoir un meilleur suivi et d’ajuster plus rapidement le traitement.
Je te tiendrai bien évidemment au courant, Cher Blog, Cher Lecteur, de la suite des événements, si tant est qu’il y en aie.