07h30
Cher Blog, Cher Lecteur,
Troisième nuit passée ici… je dois dire que j’ai pas trop mal dormis, malgré le lit et le bruit.
Ce matin, je me réveille un peu découragé… comment savoir quand j’irai mieux si je n’ai aucun des stimuli externes qui me mettent hors de moi?
Bon, je continue à penser beaucoup trop à mon projet de jeux vidéo, c’est au moins un signe. Et lors de la visite de mes enfants avant-hier j’ai rapidement été over stimulé par le bruit qu’ils faisaient. Malgré tout, ils me manquent et j’espère que ma femme aura le courage de conduire jusqu’ici après que mon fils soit rentré de l’anniversaire de son copain. Sinon, ce sera demain.
08h00
Bon, l’heure du petit déjeuner a sonné, il est temps d’aller se ravitailler pour tenir jusqu’à midi, surtout avec le cocktail de médicament qui suivra mon déjeuner.
Le petit déjeuner pris, je monte dans mon unité et demande mes médicaments. Ou devrais-je dire mon cocktail: Olanzapin, lithiofor, depakine, lexotanil…
J’écrivais avant mon désespoir de ne pas savoir quand je serai prêt ou non à rentrer… hé bien une vingtaine de minutes en salle commune et j’ai déjà sentir l’énervement monter très fort - sans aucune raison vraiment valable… j’ai donc ma réponse, je ne suis pas prêt… Mais ce n’est pas surprenant, le traitement n’est pas encore stabilisé et je continue encore de supprimer progressivement le lithium.
Bref, cher Blog, cher Lecteur, après cet agacement, je suis bien content de prendre mes médicaments et de pouvoir m’isoler jusqu’à midi.
10h30
Et voilà, je viens de dormir deux bonnes heures. Et je suis encore crevé. Finalement, c’était bien vrai quand on me disait « tu verras, si t’es hospitalisé tu pourras te reposer ».
Sauf que c’est du faux repos. Je sens que malgré tout, c’est provoqué par les traitements et ça devient difficile de discerner fatigue réelle ou induite.
Pour essayer de me réveiller, je met un épisode de big bang theory, j’écris ce post et je fais même un peu de Pokémon. Mais ce n’est pas facile, la fatigue guète et à présent j’attends impatiemment midi pour pouvoir manger et ensuite me reposer puisque je serai tranquille jusqu’au repas, ou du moins jusqu’à ce que ma famille me rende visite.
12h00
Le repas de midi est servit. À vrai dire, au nom du menu, je m’attendais à pire. Pour le coup c’était délicieux et à nouveau une assiette bien équilibrée. Au moins, ce séjour me fera peut-être perdre du poids… ou à minima m’en fera pas prendre trop.
17h00
Je me réveille sur mon lit, de la bave sur le poignet et la main. Je pense qu’en trois jours j’ai dormis plus que pendant les 18 derniers mois… et j’ai même eu une phase avec des somnifères !
J’espère que c’est surtout un contrecoup de l’hospitalisation et pas un effet secondaire sur la durée de mes traitements parce que bon… c’est pas ultra agréable.
Peut-être que simplement je lâche enfin prise et m’autorise le repos; de toute manière c’est pas depuis ici que je vais pouvoir aider ma femme à quoi que ce soit.
Ma femme m’écrit pour me dire qu’ils ne viendraient pas aujourd’hui, mon grand a eu un anniversaire chez un copain et il est très fatigué. Ça me rend triste, je n’ai été séparé deux aussi longtemps qu’une seule fois, lors d’un voyage professionnel à Paris où j’étais resté 4 nuits. J’ai fait une petite liste d’affaires que j’aimerai que ma femme m’apporte, dont mon MacBook. Si je dois rester autant que je puisse avoir un peu plus de confort qu’avec juste l’iPad (d’ailleurs, je suis pas loin de claquer 130.- CHF pour une coque avec clavier, ça serait beaucoup plus simple pour écrire.
18h00
C’est l’heure du repas du soir! Je descends gentiment, empruntant les escaliers plutôt que l’ascenseur… faut bien faire un peu d’exercices, surtout après avoir pris autant de poids grâce aux médocs.
Ce soir au menu: tortellini aux champignons, sauce napolitaine, soupe aux légumes et yogourt. Parfait, un bon plat oour finir la journée.
Une fois fini, je monte dans ma chambre sans oublier de passer par la pharmacie pour mon traitement contre le cholestérol. Une fois fait, je m’installe et me prépare à… m’ennuyer toute la soirée en attendant l’heure de prendre mes derniers médicaments…
Dans tous les cas, ici s’achève cette troisième journée d’hospitalisation.
À demain, cher Blog, cher Lecteur.
