La mort

17 janvier 2025

Par CyberBison

Dépression(Hypo)Manie

Cher Blog, Cher Lecteur,

J’aimerai te parler aujourd’hui d’un sujet sensible. Un sujet qui dérange mais qui pourtant doit être évoquer. J’aimerai parler de la mort.

La mort, c’est notre fatalité à toutes et tous. On y passera tous un jour ou l’autre. Pour certains, ça sera dans très longtemps. Pour d’autre, ce sera avant même que je publie ce post.

Je sais…. C’est glauque et peu joyeux.

Si j’ai envie d’aborder ce sujet avec toi aujourd’hui, c’est parce que c’est un sujet très sensible pour moi. À la fois en ce qui concerne mes proches, mais aussi en ce qui concerne ma propre mort.

Je ne t’en voudrai pas, cher lecteur, si tu décidais de passer ce post. Après tout, pourquoi voudrais-tu lire un billet entier sur un sujet aussi… déprimant?

J’ai perdu mon père en 2009. J’avais 16 ans à l’époque. Lui en avait 52. Il est décédé d’une crise cardiaque, seul dans son appartement de Dublin. Il n’a été retrouvé que plusieurs heures après, quand il était déjà trop tard. Je ne l’avais vu que deux fois en l’espace de 2 ans avant sa mort. Je devais le voir une semaine plus tard. Je l’ai effectivement vu, mais pas de la façon que j’aurai voulu.

Je crois que quelque part, ce choc a contribué à mon trouble bipolaire. Du moins, il a déclenché certaines de mes phases dépressives.

J’avais 16 ans. Aujourd’hui, j’en ai 32. Putain. Dans 4 mois, à l'anniversaire de sa mort, j’aurai vécu aussi longtemps avec lui que sans lui. Ça fait tout drôle.

À l’époque, pour m’aider à tenir le coup, on m’a prescrit du Lexotanil. Le même anxiolytique que vient de me prescrire ma psychiatre. Si c’est pas ironique.

Bref ou est-ce que je voulais aller avec tout ça?

Ah. Oui. La mort. C’est une chose à laquelle je pense très souvent ces derniers mois. Pendant ma grande dépression de 2024 (ça claque de l’appeler comme ça, non?), j’ai atteint un pic lorsqu’un jour, j’ai vraiment eu envie de mourrir. Heureusement, ce n’était pas au point de passer à l’acte. Mais j’avais réellement envie de m’endormir et de ne plus jamais me réveiller. Je me disais que ce serait mieux pour mes enfants et ma femme que de devoir continuer à vivre avec moi… et ma maladie.

Ce jour là et pour la première fois de ma vie, je suis passé pas loin de me faire hospitaliser. Par chance, ma femme a décelé mon état et réussi à me réconforter. Juste assez pour que je chasse ces idées noires qui s’installaient. Dès le lendemain j’ai fait le nécessaire pour trouver un psychiatre.

Malheureusement pour moi, depuis ce jour là, j’ai eu à de nombreuses reprises ces pensées qui sont revenues. Pas aussi forte, mais suffisamment présente pour que je me sente abattu.

Je considère avoir eu beaucoup de chance jusque là car j’ai toujours fait en sorte de m’accrocher pour ma femme et mes fistons. Je ne veux pas que mes enfants grandissent sans leur papa. Je ne veux pas que ma femme soit veuve et doive élever nos enfants seules.

La mort fait partie intégrante du trouble bipolaire, et il faut apprendre à vivre avec ce poids sur la conscience, afin de ne pas céder lorsque notre corps ou notre esprits dit stop.

Lorsqu’on est en phase dépressive, le risque de faire l’irréparable est élevé. Lorsqu’on est en phase hypomaniaque voir maniaques, la recherche de sensations fortes, l’euphorie, le sentiment de toute puissance peuvent également s’avérer dangereux. Le pire tant lors des phases mixtes, où se mélange l’impulsivité et l’euphorie des phases (hypo)maniaque avec la tristesse constante de la dépression.

Les statistiques du nombre de tentatives de suicide et de suicides réussis chez les bipolaires sont effrayantes. Bien sûr, ce sont que des chiffres… mais cela reste difficile à vivre avec. On dit qu’entre 20 et 56% des bipolaires tenteront au moins une fois de se suicider et que 6 à 15% en meurent. Si on rajoute à ça les décès liés aux excès d’un bipolaire (conduite dangereuses, alcool,…)… Bref, ça fait peur.

Suis-je condamner à mourrir jeune? Je n’espère pas, mais une part de moi en est déjà convaincue. Surtout lorsque j’ajoute à ma bipolarité mes autres troubles tels que cholestérol trop élevé, apnées du sommeil sévères, obésité… que de chouette facteurs de risques quoi.

Dans tous les cas, je m’accroche, je pense aux belles choses qu’il me reste à découvrir, aux objectifs que je dois encore remplir, à mes enfants que je veux voir grandir, à ma femme que je veux voir devenir grand-mère et avec qui je veux critiquer les jeunes assis sur un banc en ville.

Et surtout, cher lecteur, si toi aussi tu traverses des phases difficiles, des épreuves qui te mettent au plus mal, des moments où tu ne penses plus qu’à mourir. Saches que tu n’es pas seul. Saches que des gens tiennent à toi. Que moi je tiens à toi. Que je suis là pour toi, dans une certaine mesure. Si tu n’en peux vraiment plus, cherche de l’aide, appelle un proche, appelle les urgences. Rien n’est irréparable si ce n’est un suicide. Vivre avec un trouble comme le nôtre, ce n’est pas facile. Mais il y a aussi beaucoup de bon moments. Ne renonce pas. Jamais. Je crois en toi.

Mon portrait

Par CyberBison

CyberBison est un développeur passionné, un mari dévoué et un papa attentionné en plein dans sa trentaine. Diagnostiqué bipolaire de type 2 en décembre 2024, il s’est donné pour mission de partager son expérience, sensibiliser le grand public, et transmettre un message d’espoir à celles et ceux qui vivent avec ce trouble.

Merci de prendre le temps de me lire, cher Lecteur, ta présence ici signifie beaucoup!