Travailler en étant bipolaire

27 janvier 2025

Par CyberBison

Vie socialeTravailMédicationSans filtre

Cher Blog, Cher Lecteur,

Lorsque j’ai découvert ma bipolarité, j’étais en arrêt de travail depuis plusieurs mois. J’étais confronté à la pire phase dépressive que j’aie traversé. Après 4 mois d’arrêt, il était clair que je ne retournerai jamais à mon poste.

Bref, peu après, j’ai débuté mon suivi psychiatrique et découvert ma bipolarité et dans la foulée, débuté mon traitement.

Un mois après avoir débuté le lithium, j’ai commencé un nouvel emploi. Une sorte de retour aux sources, puisqu’après 18 mois passés à travailler dans un domaine qui n’était pas le miens, je peux enfin retrouver ma vraie passion, ce qui m’a donné envie de faire mon métier et qui m’anime au quotidien: le développement.

Malheureusement, après à peine un mois je me rend compte que travailler en étant sous traitement est plus compliqué qu’il n’y parait. Si jusque là j’ai toujours travaillé en étant sous antidépresseurs, je dois avouer que les effets secondaires du lithium et des anxiolytiques me brouillent le cerveau. Il y a des moments de productivité intense mais il y a aussi des phases où je me sens dans le gaz, incapable de réfléchir et d’exécuter la moindre tâche. Je n’ose même pas imaginer ce que ça va donner lorsque je rajouterai à ce cocktail un médicament supplémentaire pour gérer la phase mixte dans laquelle je me trouve actuellement.

Au delà des traitements, il y a aussi la maladie en elle-même. Difficile d’être au top quotidiennement lorsque mon cerveau est, comme c’est le cas actuellement, en phase mixte.

J’en ai parlé avec ma psychiatre lors de notre dernier rendez-vous il y a deux semaines et à mon grand regret, elle m’a indiqué qu’au vu de mon état, de ma bipolarité, de mon parcours…. Bref au vu de qui je suis, elle ne me voit pas travailler à plus de 80%. Or, mon nouvel emploi est à plein temps, ce qui était ma volonté. Comme j’ai droit à du télétravail, je pense que ça sera éventuellement gérable malgré tout… Je l’espère en tout cas, car malgré mes humeurs du moment, j’adore déjà tous les aspects de mon travail.

Toujours est-il qu’aujourd’hui, après à peine un mois, je ressens déjà que mon corps et mon esprit ont besoin de lever le pied, de pouvoir se relaxer… se reposer. Faut dire que les apnées du sommeil qui accompagnent la prise de poids liée au traitement n’aident pas.

Si j’additionne tous ces points, je me pose réellement la question suivante: un bipolaire peut-il réellement rester sur le marché du travail? Est-il vraiment concevable pour moi que de conserver un emploi? Ou suis-je condamné à devoir changer de travail tous les deux ans environ, et ce même si j’apprécie fortement mon emploi? Quand je vois comme je me sens aujourd’hui, j’ai peur que les changements d’emploi deviennent de plus en plus fréquents et les phases d’arrêt de plus en plus longues… Une fois que mes médicaments seront enfin au bon dosage, tout ça deviendra plus facile. Peut-être pourrais-je conserver mon emploi actuel aussi longtemps que je m’y plairais? Je l’espère sincèrement, car tant l’entreprise en elle-même que les collègues ou mon travail partagent les mêmes valeurs que moi.

Pour l’heure, je n’ai pas de réponse à toutes ces questions et peut-être n’en aurais-je jamais vraiment? Dans tous les cas, cher Lecteur, je suis aujourd’hui très franc dans ce post car j’estime que tout bipolaire, proche de bipolaire ou personne se questionnant sur le trouble est en droit de savoir: travailler en tant que bipolaire, c’est compliqué.

Je continuerai bien sur à partager mon quotidien de bipolaire, et si il y a du changement dans ma situation professionnelle, je n’hésiterai pas à t’en faire par, cher Blog.

Mon portrait

Par CyberBison

CyberBison est un développeur passionné, un mari dévoué et un papa attentionné en plein dans sa trentaine. Diagnostiqué bipolaire de type 2 en décembre 2024, il s’est donné pour mission de partager son expérience, sensibiliser le grand public, et transmettre un message d’espoir à celles et ceux qui vivent avec ce trouble.

Merci de prendre le temps de me lire, cher Lecteur, ta présence ici signifie beaucoup!